LOGUIVY DE LA MER
Dimanche 1er
Brin de muguet à la boutonnière (merci Bernadette !), 14 Charrois sont partis du port de Loguivy vers l'embouchure du Trieux, le long duquel sinue un sentier assez sportif, qui épouse le relief escarpé par endroits mais délivre de très beaux paysages peints par, notamment Henri Rivière (japonisme). En 1895, il se fait construire une maison, Landiris (Loguivy-de-la-Mer), qu'il vendra en 1913.
Avant de rejoindre la campagne puis le port, une partie du groupe a visité l'allée couverte de Mélus (photos et texte ci-contre). Le groupe a ensuite rejoint la plage de Gouern pour pique-niquer au soleil et à l'abri du vent.
L'après-midi, le circuit de Lann Vras longe l’anse de Gouern, l’embouchure du Trieux, offrant un magnifique panorama sur l’archipel de Bréhat et le sillon de Talbert qui s’étire comme un filament au-delà de l’horizon. Sur les hauteurs de Lann Vras, la statue « Veuves d’Islandais » honore la mémoire des marins disparus en mer (texte ci-contre). Le retour se fait via chemins de campagne et sous-bois, permettant d'admirer de magnifiques propriétés cachées dans une végétation luxuriante. Partage du traditionnel goûter avec boissons chaudes sur le port avant le retour à Hillion.
L'ilôt de Roc'h ar Hon
Avis à ceux qui louchaient sur l’îlot de Roc’h ar Hon (que l'on peut voir de l'île aux oiseaux), petit paradis posé dans l’estuaire du Trieux, est vendu (à + d'1 500 000 euros…) ! Cet ancien poste de douanier est composé d’une île de 6 420 m2 (à marée basse) avec une maison de 140 m2, construite en 1758 et entièrement rénovée. Le site est raccordé au réseau EDF, eau et téléphone.
L'allée couverte de Mélus
L’édifice, long de 14, 50 mètres, est constitué d’un assemblage de blocs bruts de granite, choisis et assemblés avec soin, face la plus plane vers l’intérieur. Elle comprend une chambre très allongée, à laquelle on accède par une étroite ouverture protégée par un court vestibule. Cette ossature mégalithique était à l’origine recouverte par un tertre en limon, maintenant érodé. Il n’était donc pas visible de l’extérieur. Le monument du Mélus appartient à la famille des tombes mégalithiques du Néolithique récent, bâties et utilisées entre 3000 et 2500 avant J.C. Il est situé sur le plateau dominant l’estuaire du Trieux.
La statue "veuves d'Islandais" à Ploubazlanec
Ces deux femmes représentent les héroïnes du roman de Pierre Loti « Pêcheurs d’Islande », qui guettent désespérément le retour des marins. Les « Veuves Islandaises » sont tournées depuis ce jeudi 27 avril vers la mer, face à l’île de Bréhat. Taillées dans un bloc de granit de Pleumeur-Bodou, les « Veuves d’Islandais » mesurent 2m50 de haut, 1m70 de large et pèsent 5 tonnes. L’artiste plérinais Charly Sallé a reproduit à l’identique l’oeuvre en rajoutant « une larme sur la joue de la grand-mère et une expression un peu plus vivante dans les yeux de sa petite-fille ». Le premier moule de cette œuvre dédiée à l’écrivain Pierre Loti a été réalisé en 1932 par l’artiste briochin Francis Renaud. Mais c’est seulement en 2010, grâce à l’initiative de l’association Pierre-Loti et l’aide de 186 donateurs, que la statue a pu voir le jour.
SAINT-MALO
Dimanche 29
Les randonnées en ville ont toujours été la spécialité des Charrois de la Baie. Cette année, c’est Saint Malo qui a été choisi.
Le groupe de 16 randonneurs est parti de bon matin pour rejoindre Saint Servan et la Tour Solidor (XIVe siècle, construite par Jean IV de Bretagne) et faire le tour de la presqu’île d’Alet. Alet fut un temps la capitale du peuple celte de Coriosolites, avant que Corseul ne prenne sa place. A l’époque gallo-romaine, elle devint une place forte, puis une ville au Moyen-âge avant d’être supplantée par sa voisine Saint Malo.
L’éperon rocheux fut le siège de nombreux conflits, lors de la guerre de succession de Bretagne, puis il sera fortifié par Vauban, avec les autres îles autour de Saint Malo.
Pendant l’occupation allemande de la seconde guerre mondiale, Aleth deviendra une position stratégique et sera truffé de réseaux de galeries entre les différents blockhaus, tobrouks et encuvements qui sont encore en place.
Après une petite marche le long de la plage des Sablons et la traversée des bassins du port de Saint Malo, le groupe a rejoint la cité Intra-muros pour une visite historique.
Nous nous sommes attachés à admirer les vestiges de la cité qui n’ont pas été reconstruits après les bombardements alliés de 1944. L’hôtel Magon, du XVIIe siècle, la cour de la Houssaye du XVIe, le château et la tour Quic en Grogne (XVe) et quelques maisons anciennes.
Le tour des remparts fut l’occasion de faire la nomenclature des différents bastions fortifiant la ville, la Tour Bidouane (XVe), la Tour Notre-Dame (XVIe), le bastion de la Hollande (1674), le Bastion St Louis, le fort à la Reine (1694),le château Gaillard (1855).
La marée basse nous a permis de rejoindre l’ilot du Grand Bé et nous permettre de nous pencher sur le tombeau de Chateaubriand. Les rochers au pied de la plage de Bon Secours nous a permis de nous abriter du vent pour le pique-nique.
L’après-midi a été consacré à la visite de la Cathédrale
De cet édifice de style roman du XIIe commencé sous l'épiscopat de Jean de Chatillon (1146-1163), sur l'emplacement d'un édifice plus ancien lui-même relevé en 816, subsistent la nef, la croisée du transept et une travée des croisillons nord et sud, ainsi qu'une partie du cloître. Le chœur a été reconstruit au XIIIe siècle après le siège de Pierre de Dreux et l'exil de l'évêque Geoffroy de Pontual (1231-1255) en Normandie jusqu'en 1238.
La tour commencée au XIIe fut surélevée en 1422. Le collatéral sud date du XVe comme le prouvent l'enfeu où fut inhumé Olivier Troussier en 1475, et les armes sculptées de l'évêque Jean Lespervier (1450-1485). À cette même époque, le chœur s'agrandit également de trois nouvelles chapelles septentrionales. Le collatéral sud date du XVe comme le prouvent l'enfeu où fut inhumé Olivier Troussier en 1475, et les armes sculptées de l'évêque Jean Lespervier (1450-1485). À cette même époque, le chœur s'agrandit également de trois nouvelles chapelles septentrionales.
Entre 1583 et 1607, le collatéral nord est reconstruit par Thomas Poussin, tandis que le transept nord fut agrandi et la tourelle d'escalier de la tour construite. Le transept sud n'a été qu'en partie amorcée entre 1623 et 1631. En 1676, le sol du sanctuaire, du déambulatoire et le chœur ont été élevés au même niveau que la nef. En 1695, les canons de la flotte anglo-hollandaise détruisirent la rosace du chevet, laquelle fut remplacée par trois baies en plein-cintre.
Au XVIIIe, on édifia la chapelle sud en 1718, et la tour du clocher fut surélevée et coiffée d'un dôme en ardoise. La façade fut reconstruite peu après, en style néoclassique (1772-1773) sur les plans de Robert Verron, architecte de Saint-Servan qui dirigea le chantier. Elle est plaquée sur les maçonneries médiévales.
Au XIXe, Napoléon III se laissa convaincre par l'abbé Huchet de faire coiffer la tour d'une grande flèche ajourée en style breton en pierre de Caen en 1858, laquelle fut entourée de quatre clochetons ajourés, construite par l'entrepreneur Leroyer, à partir des plans de Frangeul Père et Fils. Cette flèche, très semblable à celles de la cathédrale Saint‑Corentin de Quimper construites à la même époque, remplaça un petit dôme d'ardoise.
Au XXe siècle enfin, la cathédrale fut endommagée lors des combats de l'été 1944. La flèche fut pilonnée par un destroyer allemand, croyant qu'elle pourrait servir de repère aux Américains, et elle s'écroula sur la chapelle dite du Sacré-Cœur
Depuis 2003, elle abrite la statue de la Vierge à l'Enfant dite Notre-Dame de la Grand'Porte. Celle-ci, restaurée, se trouvait initialement au-dessus de la Grand-Porte de Saint-Malo intra-muros où elle est, pour des raisons de protection des intempéries, remplacée par une copie.
Le chœur est, par ailleurs, par son décor et sa structure, un exemple très réussi de l'art anglo-normand des années 1250. La sculpture de son triforium, dont les détails rappellent le cloître du Mont Saint-Michel, est particulièrement élégante. Les chapelles creusées dans le mur qui ferme l'abside de biais sont très originales. Le déblaiement a permis de retrouver de nombreuses sépultures dont celle de l'évêque Jean de Chatillon (3e arcade nord) et un ancien gisant qui est déposé dans le bas-côté sud. Dans la chapelle ajoutée au nord au XVIe, le visiteur peut y voir les tombes de Jacques Cartier inhumé en 1557 ainsi que celle du corsaire René Duguay-Trouin dont les restes ont été ramenés de Paris en 1973.
La randonnée s’est terminée par une visite libre (courses, glaces chez Sanchez, visite du port ou du sillon).