DU LÉGUÉ À CESSON,
LA BALADE DES VENTRES JAUNES
Dimanche 9
Le 9 janvier, malgré le mauvais temps, c’est un groupe de 14 vaillants marcheurs qui s’élancent depuis le carré Rosengart (autrefois usine de l’ingénieux Lucien Rosengart, créateur des automobiles du même nom et inventeur du baby-foot au début du XXe siècle) pour une balade dite des « ventres jaunes ». Ainsi étaient désignées les femmes qui allaient à la pêche aux crevettes, remontaient leurs chemisiers et laissaient apparaître leur ventre qui prenait un léger hâle.
Nous longeons la zone portuaire en direction de la tour de Cesson que nous contournons sans pouvoir nous en approcher. Il s’agit d’un donjon circulaire de 20 mètres de haut érigé à l’entrée du Légué sur un sommet dominant la baie. Avec murs de 3 m d’épaisseur, édifiée à la fin du 14e siècle par Jean IV, cette tour était utilisée pour protéger la baie et la côte contre les pirates.
Classé depuis 1926, ce site historique et archéologique est devenu en 1852 la propriété du briochin Glais Bizoin (ministre du gouvernement de la défense nationale) dont la dernière demeure est au cimetière de Cesson.
BALADE EN TRÈS HAUTE ALTITUDE !
Dimanche 23
24 Charrois ont bravé le frrrrroid du jour pour suivre le circuit de la lande aux courlis, proche de 11 km (environ 3h). Au départ de la place de l’église, il passe devant le manoir de la porte Fraboulet (16e-17e siècles). Disposés autour d’une cour carrée, ces bâtiments ont sans doute abrité des moines de l’abbaye de Lanthenac. Sous le premier Empire, la demeure appartenait à Mathurin Fraboulet, premier maire de Lanfains. Le chemin longe une grande exploitation agricole avant de monter vers des éoliennes encore visibles malgré la brume, il suit la route jusqu’au village de Ker Avel. Un premier point de vue sur le bocage permet aussi de voir Quintin, au loin. La traversée d’un sous-bois lui succède, avant d’arriver au Bas de la Lande et « d’attaquer » la première belle côte qui mène aux mystérieuses Landes de Lanfains avec, par temps dégagé, des points de vue à couper le souffle ! De quoi nous donner envie de revenir par beau temps (sans doute en septembre prochain). En plein milieu du plateau, une installation artisanale avec un tipi et 2 étranges vaches constituent une curiosité artistique. Le point culminant, Bel-Air-Porpaire permet d’avoir une vue dégagée sur la forêt de Lorge et le Cap d’Erquy. Vient ensuite la traversée de Porpaire (ravissant village d’anciens pillotous) avant de rejoindre le bourg où un goûter nous a réconfortés.
Paysages
Les Landes de Lanfains culminent à 323 mètres, on peut y croiser le courlis (oiseau nicheur des landes fauchées) ou l’entendre chanter. Tout au long de l'année, les bruyères et ajoncs tapissent les sols. Les landes furent exploitées par les hommes (réserve de combustible, pâturages et zones cultivées parfois). Elles sont protégées et gérées grâce au dispositif Natura 2000. L'intérêt écologique du site est reconnu comme remarquable et les activités y sont règlementées pour le développement d'espèces animales ou végétales menacées ou en voie de disparition.
Un parc éolien comprenant 5 éoliennes dont les mâts culminaient à 90 mètres, a été installé sur la commune en 2005 ; il est exploité par "Kallista Energy". Ces éoliennes sont en cours de démantèlement depuis novembre 2021 (avec obligation de
Nous passons ensuite par la cité Baby, cabines construites en 1936 lors de l’instauration des congés payés. Avec une vue imprenable sur la baie, deux types de cités se révèlent, la plus importante et populaire et un peu plus en hauteur celle qui est encore appelée par les locaux, le « Petit Monaco ». Pour ces dernières des noms de propriétés (Cannes, Monaco...) révèlent cette différence de «classes» pourtant peu évidente. Cette cité est le paradis des enfants qui jouent entre les cabines aménagées.
Nous progressons vers la croix du Tertre Gourien avant de descendre vers la grève des courses. Des éboulements nous empêchent de longer la plage du Valais autrefois très fréquentée par les briochins dans les années 1950 à l’apparition de la mode des bains de mer. Le maire de Saint-Brieuc de l’époque impose une réglementation stricte au point de vue de la décence et du danger que représentent certaines parties du littoral.
De 1805 au début de XXe, la grève des courses est un haut-lieu des courses de chevaux qui amènent sur le littoral une population urbaine. Premier hippodrome « marin » de France, cette grève sert également d’aérodrome. De nombreux as de l’aviation ont participé aux meetings organisés en ce lieu jusqu’à ce qu’il devienne ce que beaucoup connaissent mais n’est plus visible !
Notre balade se poursuit le long du ruisseau appelé le Douvenant et passons sous le viaduc en courbe appelé par les anciens « le pont du Grand Doué ». En cours de réfection, ce pont de chemin de fer long de 131 m et haut de 21 m, est l’oeuvre de l’ingénieur Harel de la Noë.
Nous achevons notre sortie par les quartiers de Cesson et de la Ville Bastard avant de descendre le long des Ligneries pour rejoindre le point de départ, contents d’avoir bravé les aléas d’une météo pas très complaisante et où une boisson chaude et un en-cas nous revigorent. Danielle et Joseph

Curiosité photographiée en traversant le village de Porpaire.
recycler plus de 90 % des matériaux des mâts ; les pales, non recyclables, vont être transformées en combustible). Elles sont remplacées par 6 nouvelles éoliennes qui développent une puissance installée de 12 MW, contre 7,5 MW.
Un peu d’histoire
L’origine du nom vient de l’ancien breton lann, ermitage, et du latin fines, limite, ou fanum, temple. Proche du site gallo-romain du Rillan, Lanfains est localisé aux confins des trois cités armoricaines de Coriosolites, des Osismes et des Vénètes. La paroisse de Lanfains est mentionnée dès le milieu du XIIe siècle. Elle dépend du diocèse de Saint-Brieuc sous l’Ancien Régime et élit sa première municipalité en 1790. Jusqu’au 27 octobre 1801, elle est chef-lieu de canton. Son originalité tient à deux choses : d’une part son passé industriel, avec les fonderies du Pas, qui fonctionnent de 1828 à 1978, et d’autre part le phénomène des « pillotoux » né de l’effondrement de l’industrie toilière. A partir des années 1830, les chefs de famille comme les jeunes trouvent un palliatif à cette crise en ramassant des chiffons et des peaux. En 1872, un homme sur cinq s’adonne à cette activité et leur champ d’action s’étend au Grand Ouest. Malgré l’exode rural, Lanfains a conservé sa vocation industrielle, en particulier dans le secteur agroalimentaire. (Sources : sites www.bretagne-decouverte.com, région Bretagne + département 22)